Je me suis remariée en 2002, après le décès de mon premier mari ,avec une personne de mon voisinage,.
qui entraînait des chevaux de courses de steeple et de cross.
Ce qui est difficile à dire, c'est qu'après notre mariage, il a commencé très vite à me maltraiter, à me brutaliser, à m'injurier aussi.
J'ai surtout appris à faire face à cette violence, à m'en accomoder, car j'étais terrorisée lorsque cela se produisait. J'étais aussi durant assez longtemps dans le déni des maltraitances physiques que je subissais.
Quand j'ai osé en parler, aux gendarmes par exemple, cela n'a pas amélioré ma situation car j'hésitais fortement à porter plainte, à cause de la proximité et des risques de représailles.
Ma situation s'est enlisée.
Je devais travailler pour lui. Il ne faisait pas les litières de ses chevaux et je devais m'en charger. je lui ai servi de main d'oeuvre durant plus de dix ans. Malgré mon travail à l'extérieur, qui lui assurait aussi sa pitance ( j'étais enseignante pour élèves en difficulté)
Ses violences étaient toujours très humiliantes à dire, car blessantes autant pour le moral que pour le physique, mais ne laissant aucune trace susceptible de le trahir.
Lorsque j'ai enfin trouvé le courage de le quitter, après 12 années, un autre parcours du combattant a commencé avec la justice...un renseignement judiciaire sans suite, une plainte sans suite, une constitution de partie civile aboutissant à un non-lieu, malgré plus de cinquante témoignages, et attestations. J'étais sa troisième "victime". Il avait eu avant moi une épouse et une compagne.
J'ignorais ce qu'elles avaient vécu elles aussi avant qu'elles n'acceptent toutes les deux d'en témoigner : balayé leur témoignage.
Mon ex-mari avait laissé échapper en cours d'instruction,quelques aveux de violences , comme les étranglements qu'il pratiquait sur moi pour m'apprendre, pour que je comprenne...Balayés les aveux de Monsieur...
Et je dois en plus lui donner une pension alimentaire, bien que le divorce soit prononcé à ses torts, de 7500 euros, car il a assez peu travaillé dans sa vie, a dépensé tous les biens hérités de ses parents et ses quelques gains en course. Il dépense très vite ce qu'il gagne parfois, de peur sans doute d'avoir à rembourser ce qu'il doit, il a beaucoup de mal à payer ses dettes...
Voilà l'écart qui existe entre ce que l'on raconte au sujet de la prise en charge par la justice des violences conjugales et la dure réalité.